Rencontre avec Chloé Chagnaud
Rencontre avec Chloé Chagnaud, tisserande de talent qui puise son inspiration dans la nature, avec beaucoup de sérénité. A travers son interview, découvrez son art, sa passion et son village français préféré.

Quel à été ton parcours ?
J'ai grandi à la campagne près de Fontainebleau puis en Charente/Haute-Vienne près de Limoges.
Ensuite j'ai fait les beaux-arts à Valence et Saint-Etienne où j'ai obtenu mon DNSEP en 2011.
Tu tisses depuis quand ? Quel a été l'élément déclencheur ?
Je tisse depuis 2013. Avant ça je faisais de la couture et à un certain point le fait d'utiliser des tissus déjà existants ne me convenait plus, C'est comme ça que m'est venue l'idée du tissage. Puis j'ai hérité d'un métier à tisser qui appartenait à la grand-mère de mon amoureux, une belle pièce massive fabriquée maison de quatre cadres. J'ai par la suite fait un stage d'une semaine auprès d'une tisserande, Odile Chevalier, afin d'apprendre les bases. Une fois le métier à tisser monté, (non sans moultes difficultés au départ, surtout pour monter une chaîne, mais j'ai fini par m'en sortir !), je me suis lancée chez moi.
Parle-nous de ton art.
Mon premier atelier se trouvait dans la campagne ligérienne (42), dans une grande maison ancienne avec quasiment que des grands volumes, donc très dure à chauffer en hiver mais hyper agréable en été ! J'y ai vécu et travaillé 6 ans, jusqu'à l'été dernier. Mon compagnon musicien avait son atelier à l'autre bout du mien. L'aile Est pour moi, l'aile Ouest pour lui ! Ambiance plutôt calme dans l'atelier. La musique de l'atelier ouest parvenait souvent jusqu'à l'atelier est. Maison/atelier ouverte sur la campagne, les champs avec les grosses vaches blanches de la Loire.
Depuis quelques temps je suis en transit en Charente/Haute-Vienne, là où j'ai grandit, et mon atelier se trouve dans la boutique des éditions d'art poétique Apeiron à Saint-Junien.
Une journée type : tissage ou couture, et toujours un peu d'internet.
J'utilise principalement des fibres végétales: coton, lin, chanvre et ortie. Puis un peu de laine et de soie. À chaque pièce terminée ou chaque chaîne décrochée du métier à tisser, c'est plaisir (ou pas), pause, observation, réflexion, départ sur autre chose...

Qui ou qu'est-ce qui t'inspire au quotidien ?
Je pense que ce qui m'inspire et ce qui porte mon travail ce sont surtout les matières, les fils et les couleurs. Avec l'envie de les mettre en forme, de les associer et de leur donner une fonction, une vie et une place dans le quotidien. Il y a aussi les textiles ou les objets qui m'inspirent pour les coussins, les chemins de table et les tentures murales. Pour les motifs des pochettes, trousses et corbeilles, je me réfère à des livres de tissage.
Tu exposes principalement, pour le moment, en France. Que préfères-tu justement en France et/ou chez les français ?
Je ne sais pas si il y a quelque chose en particulier que je préfère en France...les paysages et les architectures? Le vin naturel ? Le fait que j'y ai mes amis et mes repères ? C'est un peu plein de choses qui forment un tout.
Après pour l'art et l'artisanat il y a de bons réseaux et pas mal de personnes sensibles à ça. Même si je vends plus facilement mes tentures murales aux anglophones...
As-tu un village français préféré ?
Je suis très attachée au village et certains villageois/es de Porquerolles, une petite île dans le Var. Les bâtiments et les maisons ont de très belles peintures chaudes ou lumineuses et la végétation, méditerranéenne, est magnifique. Il y a sur cette île cette agréable sensation de ne plus être en France. J'y ai fait les vendanges pendant 8 ans et j'y expose chaque été depuis 4 ans.
Quels sont tes projets à venir ? As-tu d'autres envies d'expérimentation ?
Dans les projets à venir, il y a l'envie de m'installer dans le sud, à Marseille sûrement. De me mettre à la teinture végétale pour l'inclure dans mon travail. Et faire des vêtements, probablement en collaboration !

Découvrez plus en détails son art et ses créations sur son site : ICI